Almere, bohème douce amère

1655

Pour conquérir les terres, les Hollandais firent Almere. Mystérieux, déroutant, une sorte de pile ou face qui s’impose dans l’espace. Les pas d’un garnement ou celui d’un géant ? Ils posèrent des maisons sur des landes humides et firent la région. Les feux étaient si verts si puissants et massifs, les croquis fusèrent. Mignonnes les maisons aux allures de tortues, un petit Amsterdam que la demande enflamme. Au-delà des limites l’architecte s’étonne, car les formes sont là mais la vieillesse sonne.
Mais la terre est trop chère et des douces conquêtes aux fragiles équilibres se livrent aux surenchères des tendances de l’époque. Voir Almere pour se dire éphémère, les maisons dureront ce que durent les saisons. S’extraire, un peu fuir, une zone d’expériences aux frontières évasives. Des maisons ravissantes qui s’endorment très vite, et les canaux tranquilles car il faut aimer l’eau. De tout ce paysage s’évaporent sans fin les tiédeurs de regrets jamais imaginés. Un austère bonhomme promène ses deux chiens, les maisons sont bien jaunes, elles sont souvent carrées, le beau style hollandais, celui qui fait rêver, se noie dans des rivières qui jamais n’ont coulé. Le rêve fut social, il hurlait mixité, des maisons pour dormir en groupe mais sans aimer.

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