Le droit et l’allure

1905

Le plaisir de l’étranger, c’est souvent la nouveauté et les surprises. Contempler une autre forme d’architecture, de commerce, de mode de déplacement, de tenues vestimentaires. Observer les affiches, les enseignes, les packagings, la langue, la typographie. S’étonner de paysages surprenants, d’habitudes alimentaires bizarres. Goûter une nouvelle façon de vivre, un autre rythme, des horaires aménagés, une météo décalée. Parfois, je découvre aussi que l’origine de la différence, c’est le droit : les escaliers très très très raides aux Pays-Bas, et sans rambarde, un porte-à-faux monumental au dessus d’un bâtiment déjà existant (quid du droit du ciel à la française), des maisons qui plongent dans l’eau comme si l’on voulait pêcher de son balcon, et alors je réalise que le droit aussi dicte la création : « Interdiction de pêcher de sa fenêtre ». [En aparté, les maisons individuelles de cette rue, toutes conçues par des architectes de renom, répondent à des critères de conception précis énoncés dans une charte (matériaux, formes, hauteurs, niveaux, etc.)… Un bel exemple d’unité et de diversité.]

 

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L’autorité administrative chargée de délivrer l’autorisation la refuserait. Motif invoqué : travaux susceptibles de défigurer l’ensemble du site et d’affecter la structure ! [Outre la création d’un précédent].

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« Bâtiment classé en zone inondable » (impossible donc de l’assurer)

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« Droit du ciel non respecté, le bâtiment ancien ne peut pas être ’recouvert’ par une construction récente »

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« Problème d’accessibilité »

Je m’amuse aussi à observer ainsi l’ampleur des différences culturelles qui se retrouvent ensuite dans les mentalités, comportements, opinions, etc.