En 2010 déjà j’étais étonnée par le manque d’exemplarité du festival, notamment en terme d’identité (voir Chaumont 2010). Je me rassurais en me disant que cette cacophonie graphique était surement due au changement de Directeur en cours d’année. Mes espoirs liés à l’arrivée d’Étienne Hervy à la tête de ce festival international ont tous été déçus. La sélection d’affiches est très convenue, le travail des étudiants est consternant, et le plus choquant de tout : l’identité du Festival appliquée dans la ville est triste à pleurer. J’avais envie de dire à tous les graphistes de talents : s’il vous plait, pas ici, même sans argent au-moins il y a l’idée pour nous sauver. On a tous tellement de mal à être reconnus comme professionnels et respectés dans cette profession peu codifée, mais alors là vous faîtes tout pour qu’on nous piétine encore plus. Les graphistes « auteurs » était à mon sens un espoir pour les entreprises alors que les agences de design françaises trop souvent ne se montrent pas à la « hauteur » ! Mais à Chaumont cette année, je suis perdue. Mon seul espoir : continuer modestement à construire cette troisième voie, entre quête d’exemplarité graphique, recherche de sens et pragmatisme commercial. Et toujours garder en tête que la puissance est là quand les mots et les images entrent en résonance.
L’affiche officielle du festival, dans le genre illisible-lisible on a déjà vu plus intéressant…
L’espace Bouchardon, je n’arrive pas à croire que cette scénographie piteuse est « officielle ».
Il y avait même pire mais je n’ai pas réussi à le photographier tellement j’étais humiliée d’appartenir à cette profession qui n’a pas d’autre message à faire passer ? Je n’ai plus qu’une chose à faire, c’est citer Patrick Doan : « Quand les graphistes se mettent à faire de l’art contemporain, aïe aïe aïe ! »
Là encore, vous n’avez rien de plus intéressant à nous dire chers graphistes internationaux ? Sur votre métier, ou alors sur le monde en général ? Non seulement le message est minable mais la mise en page n’est même pas belle. Finalement, les graphistes sont bien en phase avec notre élite politique.
Heureusement, il y a le fond historique, les affiches et les machines Olivetti, une consolation.
Et aussi, la technique qui s’avère finalement comme la partie la plus noble du métier (Expo Formes d’impression). Ci-dessous, une forme de découpe de Lenoir Schuring, mon imprimeur préféré (NL) avec qui chaque année nous faisons de nouvelles expériences !
Pour finir, un petit oiseau, signe d’espoir pour les années à venir.…