Quand je n’arrive pas à trouver un livre chez mon libraire, je vais chercher ailleurs, parfois c’est la bonne vieille Fnac qui possède un exemplaire presque épuisé et convoité. Alors je clique plusieurs fois pour le faire livrer au Havre. Puis je vais chercher mon paquet. À chaque fois, je suis séduite par ces lettres qui forment mon nom. Verticales comme une enseigne d’H Ô T E L, formées de petites stries noires légèrement délavées et verticales elles aussi, peut-être la production d’une imprimante à ruban ? Déjà j’entends sa petite musique en rayures… Très banales et pourtant fort charmantes, ces lettres m’attirent. J’imagine la collection de boîtes qui affichent des noms et de prénoms de longueurs différentes et qui permettent facilement aux caissiers de retrouver les colis, car tout ceci est tellement simple et lisible. Il semblerait que personne ne soit intervenu dans le design de cette mise en page mécanique et pratique, pour mon plus grand bonheur. Surtout que personne ne s’en empare, que personne ne cherche à le moderniser, pourvu que cette imprimante tienne le choc… Il y a tellement de choses aujourd’hui qui sont fatigantes, lassantes ou désespérantes à force d’être modernisées et designées (je pense aux interrupteurs, ou courbes et aux chichis, aux remplissages misérables, aux impressions numériques en quadri et aux leds qui partout changent de couleur). Car le design souvent complique au lieu de simplifier. Le rien, le rectiligne, le basique, le noir et blanc font un bien fou. Et encore plus quand cela nous arrive par hasard, sans geste, sans démarche particulière…