Novembre, pourquoi pas Florence ?

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Une semaine de quatre jours pour entendre parler d’art, de culture, de musées et de l’avenir du patrimoine. Florence n’est pas le pire des endroits pour la noble matière. A la Galerie des Offices, Caravage est à l’honneur et Botticelli égrène un peu l’ennui. Au Pallazzo Vecchio certains se demandent en Italien pourquoi « c’est difficile le design », une sorte de comble charmant entre fausse modestie et petite coquetterie.

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Une courte semaine qui se compte en heures pour poser les yeux partout, pour les fermer, s’accorder une pause, pour respirer les regards, pour se sentir petit au pied de Palais construits pour des géants, et pour se dire enfin que Florence est comme un gant à ceux qui veulent mettre des mots sur toutes les belles choses.

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Il est des villes comme cela qui se moquent des saisons, elles transpirent leurs histoires qu’elles conjuguent au présent où chaque pas se fait comme on fait un brouillon et quand le jour s’écroule on le voudrait plus lent.

Les enseignes à Florence, un poème… Quand la nuit s’étale comme débute un violon, s’accrochent sur les pierres, massives et séculaires, des enseignes rieuses et soudain tout s’éclaire. Dans nos mémoires surgissent des films en noir et blanc qui sentaient bon l’olive et souvent l’origan. Des mamas allongées sur leurs hanches trop larges, pendues à leurs fenêtres recherchaient leurs maris, et hurlaient des prénoms de gamins en goguette, comme sonnent soudain les notes d’un clairon.

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Des enseignes craquantes mignonnes et désuètes, jolies et souriantes, aux couleurs de bonbons. Elles s’agrippent puis s’étirent. Elles forment un concerto, et aux angles des rues, les trottoirs qui s’éclairent deviennent beaux. Chapelet de repaires pour que les pierres s’effacent car la nuit, c’est certain, les pierres s’endorment aussi. Les enseignes sont belles à Florence mais bien trop vieilles ailleurs, ou bien plus simplement, Florence les rend jeunes. Sublimes ambassadrices d’une Italie sans âge, les enseignes sont belles partout car Florence est à elles. Et si dans leurs nuances, elles ont leurs caractères, elles ont su conserver dans leurs rondeurs festives les histoires des rues pour mieux les protéger. Jolie sensualité si vous pouviez parler. Alors quand tout devient symbiose s’élève une harmonie où rien n’est à refaire et surtout pas leurs vies, car les enseignes acceptent tout, mais veulent mourir ici.

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