À la recherche du plus, puis un grand désir de moins…

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Quand j’étais petite, je rêvais de plus vite, plus haut, plus grand, plus loin alors que la campagne était synonyme d’ennui ; on mettait quatre ou cinq heures pour faire 250 km sur les routes nationales en 4L, quand je prenais le train, c’était un Corail ou une Micheline… Alors quel privilège de prendre le TGV orange pour la première fois, d’aller découvrir Paris, de prendre le métro, quelle excitation de voir la Tour Eiffel en vrai, quel luxe de prendre l’autoroute, je ne parle même pas de la première fois où j’ai pris l’avion à douze ans, c’était le clou des vacances !

Aujourd’hui, c’est tout l’inverse, je rêve de moins, je rêve de rien, être au bord d’une rivière et regarder le reflet des feuilles des arbres, me promener dans la forêt et marcher dans les masses de feuilles d’automne, m’asseoir sur la plage, chercher des petits morceaux de verre poli, nager dans les vagues et regarder l’horizon. Aller à Londres en vélo en prenant le ferry directement du Havre me paraît le luxe ultime, j’attends de pouvoir faire ça avec impatience (pour l’instant je suis obligée d’aller vite prendre l’Eurostar à Calais et vite revenir), traverser l’Europe en voiture par les petites routes me fait très envie, voyager sur un porte-contenairs… C’est fou comme tout s’est inversé, la version « low cost » est devenue la formule « super premium » pour moi. Le luxe est décidément ce qui est rare et ce qu’on a pas…