Louvre Lens en latence

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Bien sûr le bâtiment transparent et l’ambiance laiteuse forment un écrin magnifique pour ces œuvres anciennes, comme si ces chefs d’oeuvre avaient besoin de blanc acier et de lumière pour être redécouverts. Le duo d’architectes japonais (agence Sanaa) réussit un coup de maître et nous fait une leçon magistrale, ils nous offrent une promenade dans du coton, comme si nous flottions dans un nuage. Le ciel nous enveloppe. Tout d’un coup Frank Gehry et son Musée Guggenheim à Bilbao ont presque l’air obscène. La modernité serait donc transparente et discrète ? Non ostentatoire, je le crois vraiment. Le musée est sobre, il s’insère dans la nature et son environnement.

 

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Le Louvre Lens est ouvert mais il n’est pas terminé, à l’image de son identité visuelle en devenir. La galerie du temps est gratuite pendant un an, la mixité sociale est réelle et c’est tant mieux. Les grandes baies vitrées ouvrent sur des champs de terre, un des logos du musée se rattache à l’identité parisienne, Le Louvre dans son nuage si visionnaire, il y a longtemps déjà, pourtant une identité en renouvellement prochainement. Les abords du musée sont un vaste chantier, un petit champ de bataille soigneusement nettoyé et en attente de printemps désespérément ; un autre logo vient signer le plan d’évacuation. Les informations sont parfois projetées sur les murs au lieu d’être adhésivées, une manière d’afficher leur caractère éphémère et leur renouvellement permanent, de s’effacer sous peu, de ne plus laisser de trace. Une typographie neutre assure sobrement la signalétique, en attendant qu’une identité affirmée se révèle un jour prochain, à l’image de la végétation environnante ? Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage… Et si l’absence, la discrétion, la transparence, l’éphémère, la modestie étaient l’avenir en matière d’identité visuelle ? Le Louvre Lens nous offrirait alors un monde où tout reposerait uniquement sur le vrai ?

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